Coup de tonnerre pour certains montages en démembrement de propriété

Dans le cadre de la lutte contre certains schémas d’optimisation fiscale, le Ministère des Finances a décidé de limiter le régime fiscal des opérations de démembrement de propriété. Une réforme importante est ainsi intervenue, introduisant une exception notable au principe selon lequel la réunion de l’usufruit et de la nue-propriété s’effectue en franchise d’impôt.

► Une réforme ciblée sur les donations en quasi-usufruit

Depuis le 29 décembre 2023, cette réforme vise les donations de sommes d’argent assorties de quasi-usufruit au profit du donateur. Concrètement, dans les cas visés par la nouvelle loi et pour le calcul des droits de succession, la créance de restitution dont dispose le nu-propriétaire ne sera désormais plus déductible de l’actif successoral du défunt. En d’autres termes, cela signifie que les nus-propriétaires supporteront désormais les droits de succession sur les sommes d’argent données avec réserve d’usufruit.

► Des précisions bienvenues de l’administration fiscale

Afin de répondre aux inquiétudes et interrogations générées par cette réforme, l’administration fiscale a publié des précisions dans le Bulletin Officiel des Finances Publiques (BOFIP) le 26 septembre dernier.

  • Exclusion des clauses bénéficiaires démembrées en assurance-vie

L’administration a confirmé que la réforme ne s’applique pas, entre autres, aux sommes d’argent démembrées en vertu de l’exécution d’une clause bénéficiaire d’assurance vie. Ainsi au décès du bénéficiaire en usufruit, les nus-propriétaires continueront de récupérer la propriété de ces sommes en franchise fiscale. Cette précision était particulièrement attendue du fait de l’importance de ces clauses bénéficiaires démembrées dans la pratique de l’assurance-vie.

  • Exemption pour les quasi-usufruits au profit du conjoint survivant

De même elle confirme que les dettes de restitution nées d’un quasi-usufruit successoral du conjoint survivant, du partenaire pacsé ou du concubin resteront déductibles de leur actif successoral. Cette disposition permet de préserver un allègement fiscal pour les transmissions au sein du couple.

  • Possibilité de déduire les dettes de restitution sous conditions

Enfin l’administration fiscale rappelle que les dettes de restitution visées pourront toujours être déduites de l’actif successoral de l’usufruitier s’il est apporté la preuve que le quasi-usufruit n’a pas été constitué dans un but principalement fiscal. Cependant, bien que l’administration donne quelques exemples de situations qui pourraient démontrer l’absence de but fiscal, cette nouvelle règle pourrait donner lieu à de nombreux contentieux. La preuve du caractère non fiscal de certains montages pourrait, en effet, être difficile à apporter dans la pratique.

En conclusion

Cette réforme marque un durcissement de la législation sur les opérations de démembrement de propriété et s’inscrit dans une logique de lutte contre les abus en matière de transmission patrimoniale. Les précisions de l’administration apportent des réponses rassurantes, notamment pour les clauses d’assurance-vie démembrées et les quasi-usufruits au profit des conjoints survivants, mais elles laissent planer des incertitudes pour d’autres situations. Le suivi des contentieux qui en découleront sera essentiel pour évaluer les conséquences pratiques de cette réforme.

Investissement locatif : prorogation en 2024 de la loi Malraux dans les quartiers anciens dégradés

Investissement locatif : prorogation en 2024 de la loi Malraux dans les quartiers anciens dégradés

Les avantages fiscaux déclinés dans cet article sont souvent proposés en contrepartie d’une durée minimum de détention et d’un risque de perte en capital. Ils dépendent des dispositions fiscales en vigueur, susceptibles d’évolution, et du respect de certaines conditions. Chaque investisseur doit tenir compte de sa situation personnelle et ne pas avoir la fiscalité pour unique motivation.

La loi Malraux, c’est quoi ?

La loi Malraux se présente comme un dispositif fiscal stimulant la rénovation du patrimoine immobilier historique de la France. Elle cible spécifiquement les biens situés dans des zones protégées et réglementées pour leur valeur historique et culturelle.

En mettant l’accent sur ces zones, le dispositif favorise la conservation du patrimoine urbain et le maintien de l’esthétique architecturale tout en faisant bénéficier l’investisseur d’avantages fiscaux.

Concrètement, comment ça marche ?

La loi Malraux encourage la restauration et la préservation du patrimoine architectural en octroyant des avantages fiscaux aux propriétaires qui entreprennent des travaux de rénovation dans des zones urbaines protégées. En vertu de cette loi, les propriétaires peuvent bénéficier d’une réduction d’impôt sur le revenu, calculée sur une partie des dépenses engagées pour la restauration d’un immeuble ancien situé dans une zone éligible.

Le dispositif Malraux applicable aux quartiers anciens dégradés est prorogé en 2024.

Points clés à retenir sur la loi Malraux :  

  1. Le dispositif Malraux donne droit à une réduction d’impôt calculée sur le montant des travaux de restauration entrepris par le contribuable :
    • 30 % des dépenses supportées pour les immeubles situés dans le périmètre d’un SPR (site patrimonial remarquable), dans un quartier ancien dégradé ou dans un quartier présentant une concentration élevée d’habitat ancien dégradé.
    • 22 % des dépenses supportées pour les immeubles situés dans le périmètre d’un SPR approuvé ou dans le cadre d’une opération de restauration déclarée d’utilité publique.
  2. Plafond applicable au montant des travaux : 400 000 €.
  3. Réduction d’impôt possible sur 4 années consécutives.
  4. Le propriétaire doit prendre l’engagement de louer l’immeuble pendant 9 ans (interdiction de louer à un membre de sa famille).
  5. Le dispositif Malraux est exclu du plafonnement des niches fiscales.

La prorogation du dispositif Malraux applicable aux quartiers anciens dégradés jusqu’en 2024 souligne l’importance continue de cette mesure pour encourager l’investissement dans la préservation du patrimoine architectural.

Investissement locatif : prorogation de la réduction d’impôt Denormandie jusqu’au 31/12/2024

Investissement locatif : prorogation de la réduction d’impôt Denormandie jusqu’au 31/12/2026

Les avantages fiscaux déclinés dans cet article sont souvent proposés en contrepartie d’une durée minimum de détention et d’un risque de perte en capital. Ils dépendent des dispositions fiscales en vigueur, susceptibles d’évolution, et du respect de certaines conditions. Chaque investisseur doit tenir compte de sa situation personnelle et ne pas avoir la fiscalité pour unique motivation.

Vous envisagez d’investir dans l’immobilier ancien ? Élargissez vos perspectives d’investissement avec une réduction d’impôt prolongée ! Découvrez les caractéristiques de cet amendement.

La loi Denormandie, visant à stimuler la rénovation de logements anciens, la restauration de logements vacants ou en très mauvais état en vue de leur mise en location conforme aux normes actuelles, bénéficie d’une prorogation jusqu’au 31 décembre 2026, grâce à un amendement intégré à la Loi de Finances pour 2024.

Le dispositif Denormandie constitue une aide fiscale destinée à encourager la rénovation de logements anciens, la restauration de logements vacants ou en très mauvais état en vue de les remettre en location, conformément aux normes actuelles, en échange d’une réduction d’impôt accordée dans le cadre d’un investissement locatif.

Initialement prévue pour prendre fin le 31 décembre 2023, cette mesure est désormais étendue, offrant aux bailleurs de l’immobilier ancien situés dans des zones éligibles la possibilité de continuer à bénéficier de cette opportunité fiscale jusqu’à la fin de l’année 2026.

Cette prolongation constitue une excellente nouvelle pour les investisseurs, car elle maintient une incitation financière favorable à la rénovation de logements, contribuant ainsi à la revitalisation du marché immobilier ancien. Les zones éligibles continueront de jouer un rôle central dans cette initiative, permettant aux investisseurs de participer activement à la transformation positive des quartiers tout en tirant profit des avantages fiscaux offerts par le dispositif Denormandie.

En résumé, la prorogation jusqu’au 31 décembre 2026 de la réduction d’impôt Denormandie constitue une opportunité prolongée pour les investisseurs immobiliers de contribuer à la rénovation de l’immobilier ancien, tout en bénéficiant d’avantages fiscaux attractifs.

Fin de l’avantage fiscal spécifique applicable aux meublés de tourisme classés

Modification du régime micro BIC applicable aux meublés de tourisme

Les avantages fiscaux déclinés dans cet article sont souvent proposés en contrepartie d’une durée minimum de détention et d’un risque de perte en capital. Ils dépendent des dispositions fiscales en vigueur, susceptibles d’évolution, et du respect de certaines conditions. Chaque investisseur doit tenir compte de sa situation personnelle et ne pas avoir la fiscalité pour unique motivation.

Vous proposez votre logement en location saisonnière sur des plateformes telles que Airbnb ? Ou vous avez pour projet d’investir dans de l’immobilier locatif de courte durée ? Il est essentiel, pour vous, de comprendre les changements introduits par la loi de Finances pour 2024.

Dans le contexte de la crise du logement touchant les étudiants, les jeunes actifs, et d’autres ménages, cette réforme vise à rééquilibrer le marché locatif en mettant fin aux avantages fiscaux spécifiques aux meublés de tourisme. Cette mesure intervient dans un contexte de pénurie de logements, générant des difficultés croissantes pour trouver un logement. La situation est exacerbée par le régime fiscal particulièrement avantageux accordé aux locations meublées, surtout dans les zones touristiques, où le manque de logements se combine à une flambée des prix.

Objectif gouvernemental initial et durcissement fiscal : Afin de favoriser le logement en résidence principale plutôt que la location touristique, le gouvernement souhaitait durcir la fiscalité des locations meublées de courte durée, plus avantageuse que celle des autres locations.

Avantages fiscaux antérieurs pour les meublés de tourisme : Avant le passage de la Loi de Finances pour 2024, posséder et louer un meublé touristique permettait de bénéficier de certains avantages fiscaux. Pour rappel, les meublés de tourisme sont des logements meublés, à l’usage exclusif d’un locataire qui n’y élit pas domicile et qui y effectue un court séjour à la journée, à la semaine ou au mois (article L. 324-1-1 du Code du tourisme). Le classement d’un meublé de tourisme par un organisme accrédité a pour objectif d’indiquer au client le niveau de confort et de prestation du bien loué (1 à 5 étoiles) tout en permettant à son propriétaire de bénéficier d’un abattement fiscal forfaitaire de 71 %. Tandis que la location d’un meublé de tourisme permettait de bénéficier d’un abattement forfaitaire de 50 %.

Focus sur la réforme :

Un élément notable à prendre en considération est l’amendement du Sénat qui a été intégré au texte final par erreur, allant au-delà de la volonté initiale du gouvernement. Il est important de noter que le gouvernement a depuis annoncé que cette réforme ne devrait pas être appliquée, rectifiant ainsi cette erreur. Il n’y a cependant aucune prise de position officielle ou aucun rectificatif de la loi venant officialiser cette décision.

Ce qu’il faut retenir des changements opérés à ce jour :

Réformes depuis le 1er janvier 2024 :

  • Alignement des meublés touristiques non classés sur le régime micro foncier :
    • Le seuil d’éligibilité au micro BIC pour les meublés de tourisme non classés est abaissé à 15 000 € (au lieu de 77 700 €) ;
    • Le taux d’abattement forfaitaire passe à 30 % (au lieu de 50 %).
  • Les meublés de tourisme classés peuvent bénéficier d’un abattement supplémentaire de 21 % s’ils ne sont pas situés dans des zones géographiques se caractérisant par un déséquilibre important entre l’offre et la demande de logements, sous réserve que le chiffre d’affaires hors taxes, n’excède pas 15 000 € au cours de l’année civile précédente. Le bénéfice de cet abattement supplémentaire est subordonné au respect du règlement (UE) n° 1407/2013 de la Commission du 18 décembre 2013 relatif à l’application des articles 107 et 108 du traité sur le fonctionnement de l’Union européenne aux aides de minimis. » 

Option du régime d’imposition « réel » inchangée :

Bon à savoir : l’option pour le régime d’imposition dit du « réel » n’est pas modifiée par la loi de finances, et pourrait dans certains cas s’avérer plus avantageux que le régime du micro-BIC grâce à la déduction des charges réellement supportées ainsi que de l’amortissement comptable du bien.

Cette réforme vise à équilibrer le marché locatif en faveur des résidences principales tout en ajustant la fiscalité des meublés de tourisme classés. Les propriétaires concernés devront évaluer attentivement leur situation fiscale et explorer les options les plus avantageuses en fonction de ces changements législatifs.

Il convient de garder à l’esprit que ces dispositions pourraient évoluer, voire être modifiées, étant donné qu’elles semblent actuellement aller à l’encontre de la volonté du gouvernement, notamment en raison d’une rédaction maladroite alignant le Micro BIC au Micro Foncier. Ainsi, une vigilance continue et une adaptation aux éventuelles évolutions législatives s’avèrent essentielles pour les propriétaires immobiliers concernés. Un projet de loi est d’ailleurs en cours d’étude au Parlement.